Equipollence

Participer à la vie de la cité

Équipollence propose à des adultes en situation de handicap, quelles que soient leurs déficiences ou leurs évolutions, de mener dans le cadre d’un habitat partagé, adapté et accompagné, une existence décloisonnée conforme à leur parcours de vie.

En s’appuyant sur la constitution permanente d’un réseau d’acteurs locaux partenaires et en inscrivant l’habitat au sein de ce réseau dans un tiers-lieu, Équipollence propose aux adultes en situation de handicap qui auront choisi ce type d’habitat de développer leurs potentialités et de participer, à leur mesure, à la vie locale de leur cité et de leur territoire.

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"Participer à la vie locale de la cité" ce n’est pas seulement "vivre en société", ce n’est pas non plus "vivre dans la cité". C’est faire société avec d’autres. Chacun estime en effet qu’il est naturel de gran­dir avec sa famille, d’habiter ensuite, à l'âge adulte, où et avec qui on le sou­haite, de prendre part à la vie locale et de faire ses propres choix de vie.

L’importance de ces possibilités est reconnue par la Convention des Nations Unies relative aux Droits des Personnes Handicapées (CDPH), dont l’article 19 établit le droit à une autonomie de vie et à une inclusion dans la société. Cet article intitulé « autonomie de vie et inclusion dans la société », demande aux Etats signataires de veiller à ce que « les personnes handicapées aient la possibilité de choisir, sur la base de l'égalité avec le autres , leur lieu de résidence et où et avec qui elles vont vivre et qu'elles ne soient pas obligées de vivre dans un milieu de vie particulier ».

En Europe, plus d’un million d’enfants et d’adultes vivent en institution. Ces établissements étaient autrefois perçus comme la meilleure solution de "prise en charge". L’expérience a montré que la prise en charge institutionnelle produit invariablement des résultats moins bons, en termes de qualité de vie, que les services de proximité de qualité, ce qui se traduit souvent par une vie entière d’exclusion sociale et de ségrégation. Pour ces raisons, et à la suite de l’adoption de la CDPH et d’autres instruments en faveur des droits de l’homme, le placement en institution est aujourd'hui de plus en plus considéré comme une politique inadaptée et une violation des droits humains.

Dès lors, en Europe, la définition du terme « institution » proposée par la Coalition européenne pour la vie dans le tissu social (ECCL) est reprise dans les lignes directrices européennes : " Tout endroit où des individus que l’on a étiquetés « handicapés » sont isolés, soumis à une ségrégation et/ou forcés de vivre ensemble est une institution. Une institution est aussi tout endroit où les gens n’ont pas, ou ne sont pas autorisés à exercer le contrôle de leur propre vie, y compris de leurs décisions de tous les jours et où les exigences de l’organisation elle-même tendent à passer avant les besoins individualisés des usagers. Une institution n’est pas seulement définie par sa taille". Les termes sont forts et le constat sans appel. La désinstitutionnalisation fait ainsi l'objet de résolutions du Conseil de l'Europe. Des pays du Nord ou anglo saxons se sont résolument engagés dans la voie de cette désinstitutionnalisation.

La France ne s'est pas engagée dans ce mouvement. Cependant la loi du 11 février 2005 indique que la participation à la vie réelle en société est "la condition permettant de limiter la déficience", le handicap étant principalement une "restriction de participation à la vie en société".  Dit autrement, la mise à l’écart de la société ordinaire combinée au regroupement des personnes amplifie les difficultés et renforce la déficience tandis que le milieu ordinaire inscrit les limites dans une dynamique de dépassement.

Par exemple, la déficience intellectuelle n’est pas seulement une limitation de QI. Elle est aussi la résultante entre les capacités cognitives réduites de la personne et l’environnement dans lequel elle vit et évolue ; moins l’environnement offre d'opportunités d’individuation et plus la limitation cognitive s’aggrave. La stimulation provoquée par le milieu ordinaire est forte en ce qu’elle multiplie des situations qui, sans aucune artificialité, se diversifient sans cesse ; cette diversification des situations à vivre invite la personne à tenir des places et des rôles différents, condition nécessaire au développement de son autonomie. A l’inverse, l’organisation d’un établissement crée des situations collectives stéréotypées et met les personnes accueillies dans un statut unique partagé, ce que Erving Goffman nomme "l’institution totale" . Ainsi la participation à la vie commune apparait comme la condition de l’individuation.

Le droit de participer à la vie de la société ne se limite donc pas seulement à vivre hors d’une institution. Reconnaître le droit de participer à la vie de la cité, c’est permettre à chacun de pouvoir disposer d’un contrôle sur sa vie et sur les décisions qui le concernent, de pouvoir exprimer des choix, de s’épanouir pleinement au sein du tissu social auquel participer et d’accéder à la sphère publique, y compris " aux petits lieux, près de chez soi" comme l'indiquait Louise Arbour, alors Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, lors de l’ouverture à la signature de la Convention relative aux droits des personnes handicapées.

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Le projet d’Équipollence c’est donc cela. Proposer à toute personne en situation de handicap ou de polyhandicap assortie de troubles du comportement de participer effectivement à la vie locale du territoire au sein duquel elle habite. Avec les objectifs suivants :

  • permettre à la personne de développer sa capacité à exercer le contrôle de sa vie, à pouvoir faire des choix dans le quotidien, à participer aux décisions qui la concernent ;
  • lui permettre de développer son autonomie par le développement d'un tissu et d'un réseau social au sein duquel il lui est possible de s'insérer, qui permette son interaction avec différents acteurs de la vie sociale ou économique de la cité parce que c’est seulement dans cette diversité d'interactions que peut se développer son autonomie ;
  • lui apporter l'aide et l'accompagnement nécessaires à la réalisation de ces objectifs par le biais de dispositifs élaborés autour de ses projet et de son parcours d'existence personnel.

Pour exister et vivre ce projet doit reposer sur un ensemble de grandes composantes essentielles à sa réalisation.

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